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14 juin 2009

L’assainissement de Djougou, au Bénin

18Depuis l’indépendance de l’ancien Dahomey, en 1960, Djougou souffre d’une mauvaise réputation, celle d’être une ville sale. Pendant plus de trente ans, ses ordures ménagères se sont entassées dans les caniveaux, les terrains vagues et les champs alentour sans que la municipalité intervienne : pas de services techniques, pas de camions, pas de budget. Et peu d’espoir d’obtenir des crédits pour cette enclave de commerçants musulmans enchâssée dans une région d’agriculteurs animistes ou chrétiens. Dans le cadre de la coopération décentralisée, l’association Evreux-Djougou propose en 1996 et avec le soutien des Volontaires du progrès de résoudre le problème en collaboration avec la municipalité.

« Le projet prévu initialement reposait sur les impôts locaux. Qui étaient systématiquement réattribués à des postes plus urgents. Avec une association locale, nous avons tenté autre chose. » Avec le calme d’un vieux sage africain, le jeune Volontaire du progrès Olivier Corbineau imagine alors un système de ramassage géré par la municipalité mais payé à la fois par les impôts et... par un abonnement. A raison de 30 centimes par personne et par mois, des charrettes ramassent les poubelles à domicile et nettoient le quartier. « Il a fallu former les habitants, les associations de quartier gestionnaires du projet, convaincre la mairie, vaincre une forte défiance générale liée aux échecs précédents. Mais ça a marché. » Dans le centre-ville, 98 % des habitants s’abonnent. A travers ce « programme commun » dont la définition, le financement et la gestion sont totalement partagés, chaque partie comprend mieux la légitimité et les impératifs de l’autre : une forme inédite jusqu’alors de démocratie directe.

Michel Raffoul
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