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Le blog de Djougou
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18 juin 2009

Wallis Zoumarou :« Yayi Boni négocie toujours mon retour

3Douanier de profession, ancien directeur de la Sonicog, de l’Ibetex, et bien d’autres sociétés d’Etat, l’ancien ministre des mines, des petites et moyennes entreprises sous le régime de Nicéphore Soglo, député de la 5ème législature n’a pas sa langue dans sa poche. Très attaché à des qualités que sont l’intégrité, la probité, la dignité, l’amour du travail, Wallis Zoumarou apparaît comme un homme qui n’a pas sa place dans un milieu où la mafia côtoie la mesquinerie, où la corruption est érigée en règle de gouvernance, où la truanderie et les coups bas sont légion.

C’est ce qui caractérise selon lui la famille Fcbe qu’il a dû quitter dès qu’il a commencé par se sentier mal à l’aise. Il ne compte plus y retourner bien que le président de la République continue de le harceler par le biais de ses émissaires. Il dit avoir accumulé beaucoup de frustrations qui l’ont obligé à claquer la porte de la famille présidentielle pour rejoindre le G13 sans une contrepartie. « Nulle part je n’ai jamais discuté de mon adhésion à cette coalition avec Rachidi Gbadamassi. Il raconte des sottises », a-t-il affirmé. Mais, la goutte d’eau qui a fait déborder le vase et qui a provoqué sa démission des Fcbe, est que le chef de l’Etat Yayi Boni a refusé de le dédommager pour ses biens qui ont été saccagés en 1999 lors des évènements de Sèmèrè, son village natal. Parlant de cette triste affaire, il affirme avoir le cœur léger parce que ce sont ses adversaires politiques qui ont tout provoqué en son temps. L’histoire lui donne raison aujourd’hui, indique le député. Son nouveau combat, c’est d’ouvrer pour l’élection de Abdoulaye Bio Tchané à la magistrature suprême en 2011. Dans ce numéro d’Aléjo Gbajaaa’a, il parle des chances de son candidat, qui, selon lui, incarne l’avenir. Honorable Wallis Zoumarou, vous voudrez bien vous présenter plus amplement à nos lecteurs.


Mamoudou Wallis Zoumarou. Je suis né à Sèmèrè en 1942. C’est dans la commune de Ouaké. Très tôt, je suis parti à Djougou où j’ai grandi depuis l’âge de 6 ans et j’y ai fait mes études primaires. En même temps que j’allais à l’école coranique, je fréquentais l’école publique de Djougou où j’ai eu le Cepe en 1954. Ensuite, je suis venu au Collège, au Cours secondaire protestant. Là j’ai eu mon Bepc. C’était un enseignement court, il fallait passer un examen pour rentrer dans les secondes. J’ai donc passé avec succès l’examen d’entrée en seconde, au Lycée Béhanzin. Là, j’y ai eu mon Bac en 1963. Je suis alors parti à Dakar où j’ai fait une Licence en Droit Public et Sciences politiques. Après ça je suis parti en France où j’ai fait l’Ecole nationale des douanes à Neuilly-sur-Seine où j’ai obtenu deux diplômes d’études supérieures en 1970. Juste après cela je suis rentré au Bénin pour servir mon pays. J’ai d’abord commencé en tant que douanier.


Dans votre présentation, vous aviez parlé de l’Ecole coranique. L’aviez-vous faite volontairement ou on vous l’avait imposée ?


Vous savez Djougou est quasiment à 100% musulman et l’Ecole coranique c’est comme l’Ecole religieuse chrétienne où l’on apprend la Bible et les principes de base de la vie. A Djougou, presque tout le monde y est passé. Même si j’avais été à Sèmèrè, ç’aurait été pareil.


Vous parliez de votre retour de la France. Que s’est-il passé après ?


A mon retour de la France en 1970, j’ai occupé un poste dans la fonction publique et j’ai servi mon pays. J’ai fait partie des premiers cadres du pays à avoir suivi le cursus normal depuis le Cep jusqu’au Bac et jusqu’à ce qui était l’équivalent de la maîtrise aujourd’hui. Donc on avait pas mal de possibilités. Moi j’ai commencé comme chef du Bureau national des enquêtes douanières à la Direction de la douane. C’était un poste très prisé. J’ai du vite quitter la douane parce que j’étais sollicité à la Sonada où il y avait beaucoup de problèmes. C’était la grosse boîte industrio-commerciale de l’Etat à l’époque qui commercialisait l’huile de palme. Le Bénin était un pays réputé dans ce domaine. Et à l’époque la Sonada était une structure commerciale vraiment vitale pour le pays. Cette société connaissait des difficultés et voulait renouveler ses cadres. C’est ainsi j’y ai été envoyé comme directeur commercial et financier.


Vous aviez donc quitté le Bureau national des enquêtes douanières pour la Sonada ?


Vous savez les douaniers sont accrochés à leurs postes mais moi je m’y plaisais très bien. Je suis aussi un militant et quand on m’a dit que la société avait besoin de cadres d’un certain profil et d’une certaine probité pour son redressement, je me suis donc laisser attendrir par ces arguments. C’est ainsi que je me suis retrouvé dans cette société. J’y ai passé trois ans en tant que directeur commercial et financier.


Quand vous débarquiez en ce moment, la société était-elle vraiment au creux de la vague ?


C’était une société vraiment en difficulté. Très rapidement avec une équipe dynamique à la tête de laquelle se trouvait Gédéon Dassoundo (l’oncle du premier vice-président de l’Assemblée nationale) qui était vraiment un cadre émérite. Il était vraiment compétent, patriote et bon gestionnaire. Ensemble on a très rapidement relevé la Sonada et elle était devenue la pourvoyeuse de ressources financières au pays. Je me rappelle qu’on recevait des ordres de recettes quand le trésor avait des difficultés et on était obligé de faire des versements d’argent. Donc ça a très bien marché et je m’y suis plu.


Cette expérience vous a-t-elle fait passer l’envie de retourner à la douane ?


Je pouvais y retourner. Vous savez c’était plus dynamique à la douane. J’étais au centre de presque toutes les activités. Mais en tant que directeur commercial et financier, j’occupais un poste très stratégique dans cette unité de production qui était la Sonada. J’étais assez bien sollicité, je bougeais beaucoup. Je gagnais moins que ce que je pouvais gagner à la douane mais le dynamisme et la vivacité que j’avais en contrepartie me plaisaient bien. Dans la même période on rentrait dans l’ère des nationalisations. Ça ne nous a pas épargné. Moi très rapidement on m’a proposé d’être directeur général de l’Office national des pharmacies (Onp). Là également, vous savez les nominations ça vous tombe dessus comme cela. Un beau matin on peut vous dire que vous êtes nommé à tel poste. C’est comme cela j’ai été nommé.


Cela se décidait-il en conseil des ministres ?


Oui, cela se décide toujours en conseil des ministres. C’est ainsi que j’ai été nommé directeur de l’Onp. C’était en 1975. L’Onp c’était la société qui approvisionnait les officines de pharmacie en médicaments. Donc c’est le grossiste pratiquement. J’ai fait ça pendant trois ans. Entre temps il y a une entreprise qui avait des difficultés à Parakou c’était l’Industrie béninoise de textiles (Ibetex). C’est une unité intégrée de production de coton depuis la matière première jusqu’aux produits finis à savoir les serviettes, les tissus….. Cette société avait beaucoup de difficultés. C’est un gros complexe qui avait du mal à atteindre le seuil de rentabilité. La production y était faible. Quand vous produisez en grande quantité, il faut être moins cher. Mais comme on n’avait pas des machines qui avaient une grande productivité et un personnel qui n’avait pas beaucoup d’expérience sur le plan industriel, on n’arrivait pas à être compétitif au plan international parce malgré que toute la production allait vers l’exportation. Cela a créé beaucoup de problèmes. Moi-même, j’y suis resté pendant 7 ans et je voyais que ça n’allait pas. J’ai donc demandé à revenir à mon corps d’origine. Un bon matin on a accédé à ma demande et je suis revenu au ministère de l’industrie où je suis resté 6 mois. Après ça, j’ai insisté et on m’a accordé de retourner à mon corps d’origine, la douane. J’ai été nommé inspecteur général des services. Après j’ai été nommé directeur régional de l’Atlantique. On en était-là quand était intervenu le Renouveau démocratique. Vous savez qu’à l’époque, ça a nécessité un changement de responsables à la tête des différentes unités. Comme cela j’ai été tout de suite promu Directeur général adjoint. Je suis resté là pendant cinq (5) ans. Entre temps je m’intéressais et m’investissais aussi à la politique. D’ailleurs déjà en 1990, on m’avait déjà proposé d’être ministre mais ça ne m’intéressait pas trop. J’avais un poste assez intéressant et je voyais que la politique était un milieu assez instable. Donc j’avais ce qu’il fallait, c’est-à-dire un revenu correct. Je n’avais donc pas besoin de regarder plus loin. Donc je suis resté là pendant cinq ans quand le président Soglo m’a fait appel pour être son ministre de l’industrie, des petites et moyennes entreprises. Evidemment, c’était un peu à mon corps défendant que j’y suis allé parce que je voyais que j’avançais en âge. C’était donc une de mes dernières occasions pour être ministre. Et il ne me restait même plus beaucoup d’années pour aller en retraite. Donc j’ai été ministre malheureusement pas pour longtemps. Seulement un an et quelques mois. Ça été comme cela parce que je suis arrivé dans le gouvernement de Soglo à la veille des élections. Donc l’équipe gouvernementale était une équipe mise en place pour les élections de 1996. Malheureusement on a perdu contre Kérékou. Moi je suis revenu à mon corps d’origine. Je suis parti quelques années après à la retraite.


Vous étiez aussi un grand sportif


Oui, je suis un sportif. Je m’intéresse au sport. J’ai été vice-président de la Fédération béninoise de Football et également celle d’Athlétisme. Au passage je signale que j’ai été champion du Bénin aux 400 mètres et aux 100 mètres. J’ai même joué dans l’équipe nationale. Je fus un footballeur très connu, j’ai évolué à l’étoile filante. Je me souviens encore que c’est nous qui avions gagné la première coupe du Dahomey en 1960. Je suis parmi les tout premiers à avoir créé les associations de développement et à les avoir animées pendant plusieurs années. C’est dur mais ça a été très passionnant.


Combien gagniez-vous à la douane ?


Quand j’étais à la douane, à la fin du mois, j’avais bon an man an 1million et demi.


C’était votre salaire ?


Ce n’était pas mon salaire. J’avais, en tant Dg de la Douane, une part sur toutes les saisies qui se faisaient sur tout le territoire national. Ça me suffisait pour faire n’importe quoi. Ce qu’un Homme peut faire. Quand je suis rentré ici, je suis l’un des rares à s’acheter une Déesse 21. Ensuite, j’ai acheté une Alpha Roméo. Personne ne peut me demander là où j’ai trouvé l’argent. Mes revenus sont clairs. Les bandits que vous voyez là aujourd’hui cachent bien leur jeu.


Vous parlez de bandits sous le régime actuel ?


Oui, il n’y a que ça. A quelques exceptions près. Mais la règle aujourd’hui c’est quand on est quelque part, il faut voler. Regardez ce qui se passe à la tête de l’Etat.


C’est l’Etat qui prête flanc à tout ça ?


C’est le gouvernement actuel. Ils ne font que voler. Nous sommes là pour dénoncer ces pervers là. Je ne suis pas un voleur et je n’ai pas peur de dire que les autres volent. Mes avantages que j’ai eus à la douane étaient légaux et fixés par arrêté. Les ministres actuels ont des revenus costauds. Mais qui leur demande des comptes ? A un moment donné ils voulaient contrôler les biens de chacun. J’étais serein parce que je pouvais justicier tout ce que j’ai.


Cette intégrité vous la tenez de qui ?


De mon père qui était un Homme dur avec nous. Moi je suis allé au champ avec notre papa. Mon père n’a pas été fonctionnaire. Il a été un chef de village. Il est resté au champ là-bas. Pendant les vacances, j’allais au champ avec lui, à plus de quinze kilomètres de Sèmèrè et on y allait à pied. On en revient qu’à la rentrée. Quelques fois quand la rivière déborde, il fallait y aller à la nage. Donc je ne peux pas vous dire que j’ai eu une vie facile mais elle a été formatrice. Mon papa avait une trentaine d’enfants avec régulièrement quatre femmes. Tous les enfants de mon papa sont allés à l’école et il existait une harmonie et une cohésion entre nous. Les familles polygames reposaient sur une belle cohésion. Moi je ne pouvais pas dormir dans la chambre de ma mère mais dans celle de ma coépouse. Il ne fallait pas être gâté. Moi je ne connais pas de différence entre frères de même père ou de même mère. Je fais seulement entre ceux qui sont gentils et ceux qui le sont moins et il y en a.


A propos des évènements de 1999, qui sont ceux qui étaient derrière le coup ? .


C’était nos adversaires politiques du Madep, et Issa Kpara. Issa Kpara c’était mon adversaire direct dans la localité. C’est lui qui briguait le poste de député en même temps que moi. Il était le secrétaire général adjoint du gouvernement. Donc il avait l’appui du président. Ils ont organisé ça, moi je n’ai pas pu faire campagne et effectivement on a loupé de justesse les élections.


Dans ces événements, il y a eu la mort d’une personnalité de la localité. On vous accuse d’être à l’origine de cela. Il y a pas mal de problèmes, pas mal d’accusations contre vous.


Disons qu’on a eu une association de développement et à l’époque les gens pensaient que je suis président de l’association de développement sous l’instigation de Issa Kpara et c’est pour ça que je suis élu député. Ils ont tout fait pour que je ne sois plus président. Les divergences ont fait qu’on a créé deux associations. Et ils ont créé une deuxième association. D’ailleurs, ils avaient pris le nom de notre association. On a dû faire un recours, on a cassé leurs histoire en disant non ce n’est pas normal, c’est notre association, c’est nous qui l’avons créée. Eux ils ne l’ont pas fait. Ils veulent s’en accaparer. Donc ils sont allés créer une autre association. Alors, il y avait une rivalité entre les associations. Et entre temps, le président de la deuxième association, Zachari, résident à Natitingou comme professeur prend la route un jour pour venir à Cotonou alors qu’il parait qu’il souffre de la tension. Et même son médecin lui avait défendu de conduire. Il n’a pas suivi les recommandations de son médecin. Il a conduit. Il arrive ici à Cotonou, moi je ne l’ai pas vu il y a plus de 6 mois. Et puis il a piqué une crise. On l’envoie à l’hôpital. Et il s’en va. Vous savez en Afrique ici on ne meurt jamais naturellement. On ne meurt ni de tension ni de crise cardiaque. Et comme à l’époque on était des rivaux des adversaires politiques, on l’a mis sur mon dos. Moi j’ai la conscience tranquille. Qu’est ce que j’ai à foutre si les gens sont primitifs. Ils croient à des choses, ça ne regarde qu’eux. Moi je suis au-delà de ça. Même pour Akobi, les gens ont dit que c’est moi qui l’ai tué.


Ah bon


Oui mais les gens ont monté ça pour nous détruire politiquement. Et ils passent par les armements qui marchent dans notre milieu. Si on te dit que tu es sorcier si tu ne fais attention on te tue. Si on n’est pas ce que nous sommes tout ce qu’on a mis sur le dos aujourd’hui on ne serait pas là. Véritablement nous sommes des gens honnêtes. Ça, je peux vous le dire. Je suis honnête, je n’en veux à personne,la chose de quelqu’un ne m’intéresse pas. C’est ce que j’ai qui m’intéresse. On a dit que j’ai tué Akobi tout simplement parce qu’il a créé un mouvement. Nous, on avait un parti. Donc il avait une rivalité qui ne dit pas son nom dans notre circonscription. Ceux qui sont avec lui, c’est ceux là qui ont trouvé que c’est moi qui l’ai tué. Heureusement qu’aujourd’hui on trouve des milliers d’assassins de Akobi. De même pour l’autre, paix à son âme, on a trouvé beaucoup de tueurs. Nous on nous a accusé parce qu’on voulait qu’on nous décapite. Ça n’a pas marché.


En 2007 vous êtes allé aux élections législatives sous les couleurs des Fcbe, mais aujourd’hui vous aviez tourné dos à cette formation et au chef de l’Etat, parce que déçu de lui. Mais qu’est-ce qui était réellement à la base de votre départ ?


La goutte d’eau qui a fait déborder le vase c’est l’affaire de mon dédommagement. C’est un principe qui a été retenu je ne suis pas le seul à réclamer le dédommagement de l’Etat. D’ailleurs mon dossier est allé à l’assemblée et l’institution dans toute sa configuration a recommandé au gouvernement de me dédommager. Et quand je suis venu la commission de dédommagement on nous a reconnu nos droits C’est parti au conseil des ministres qui a statué. Ce conseil des ministres était présidé par Koupaki Vous savez que le président n’est pas souvent là. Il a présidé et nous accordé un montant. C’est là quand on voulait que les extraits de décisions sortent, le secrétaire général a dit qu’ils ont envoyé les dossiers au président pour qu’il regarde et que d’ailleurs c’est Tokpano, alors secrétaire général du gouvernement qui me disait c’était juste pour que le président soit informé. Ensuite je vais le voir il me dit qu’il a un problème Il me dit que votre situation est un précédent. Je lui dit il y a de nombreux cas comme ça. Il dit si vous avez d’autres présentez les nous. Je suis allé lui ramener le cas des évènements de 1991 où il a eu des échauffourées lors des élections. Les gens ont été dédommagés. Maintenant il sort de là, et c’est maintenant qu’on me sert qu’il parait que les ministres n’étaient pas d’accord. Mais je dis un conseil des ministres qui décide et on me dit que les ministres ne se sont pas entendus. Mais j’ai été ministre moi. Je sais que le conseil ne prend pas ses décisions à l’unanimité. Le ministre Tiando était à côté et il a dit ah le dossier de monsieur Zoumarou n’a pas posé de problème. Et le président a dit que celui qui a présidé a dit que il est du Nord et que pour ça , si on le dédommage les gens vont dire que c’est parcequ’il est du nord. Je dis mais je suis citoyen béninois avant tout. Cela avait créé une tension on m’a dit président qu’on va vous dédommager. Il y a une crise. Attendez. Je suis parti et puis personne ne m’a plus rappelé. J’ai compris que le président voulait me faire du chantage. Il voulait me tenir par mon dossier pour m’imposer un certain nombre de choses. Depuis ce temps, j’ai compris qu’on ne peut pas faire confiance au président yayi boni. A partir de ce jour, j’ai décidé de quitter sa formation parce que je ne peux pas être dans une formation politique et c’est mon chef de parti qui me crée des problèmes. Il est jaloux de moi. Il a raconté que j’ai demandé 300 et quelques millions. Mais c’est ce que j’ai demandé qui compte ou c’est ce que le conseil m’a accordé. Il ne m’a accordé que 110 millions Fcfa. Il a même envoyé Topanou pour me dire que le pays est un pays modeste et pour ça il faut que j’accepte qu’on paye moins que ça. J’ai vu que tout ça c’est du chantage. C’est pour ça que je suis parti. Je ne veux pas qu’on se foute de moi.


- Au regard de ce que vous venez de dire et ce que raconte Rachidi Gbadamassi c’est à croire que c’est b lui qui vous a débauché. Il dit qu’il est à 80% à la base de votre adhésion au G13.


Je n’ai jamais parlé à Gbadamassi avant que je n’aille au G13. Il me connaît où. Mais j’ai démissionné depuis mon lit à Paris .Il est allé à Paris me voir ? J’ai mes propres militants qui disent que je ne leur ai rien dit.


Gbadamassi a dit que Saley l’a envoyé vers vous et qu’il a négocié… . Je peux dire que j’ai parlé à Saley et jamais à Gbadamassi. Quand même Gbadamassi est quoi dans le G13 ? Il bavarde. Moi si je veux démissionner je n’irai pas voir un type qui n’est responsable de rien du tout. Il voulait mentir pour avoir ce qu’il a eu.


Il a menti alors sur toute la ligne ?


Ça c’est à vous de déduire, moi je dis cette histoire je ne l’ai jamais discuté avec Gbadamassi


Comment avez-vous alors négocié votre adhésion au G 13 avec Saley ?


- Moi j’ai estimé que la vie n’est plus possible pour moi au sein des Fcbe. Il me faut trouver une formation d’accueil car je ne peux pas me mettre sur la liste des indépendants.Je suis un militant, je vous ai donné mon parcours sauf que je ne vous ai pas dit depuis le lycée je suis responsable de classe et des mouvements d’étudiants. Quand on a fait la grève à Dakar, c’est nous qui avons payé nos sous pour revenir au Bénin pour être dans le bateau. On était 300 et je fais partie de ceux qui ont pu rentrer. C’est pour vous dire mon dégrée de militantisme. Gbadamassi vous dit des choses inexactes.


- Il dit aussi que vous avez eu des millions de Saley.


- Mais lui-même, il a dit qu’il a pris d’argent qu’il a remis à Saley non .Si Saley prend de l’argent vous croyez qu’il va pouvoir m’acheter. Selon lui salé n’a jamais assez d’argent. C’est lui qui va négocier et remet l’argent mais Saley ne lui remet rien. Les aventuriers comme ça moi je ne les écoute pas. Moi je vous dis ce que je suis dans mon cursus je ne peux pas aller avec la racaille comme ça


Vous vous sentez à l’aise au sein du G13 ?


- Disons qu’il a des choses à faire au G13. Je pense que le G13 doit être un peu plus dynamique parce que je vois que la population nous accorde sa confiance. Lorsqu’il y a un sujet d’actualité il faut qu’on se prononce. On n’est pas à l’église, nous sommes dans une formation politique, il faut qu’on se batte. Et c’est au quotidien. De loin je les voyais allez voir le président pour un certain nombre de choses ç’est pour ça que je suis parti. Et je vois que ce militantisme a baissé d’un cran .Alors que dans n’importe quelle situation les gens entendent parler du G13


Est-ce que vous parlé à vos collègues et vous écoutent-ils ?.


Oui je parle mais je crois qu’il y a un petit souci pour que les gens démarrent. Je crois que les gens ont beaucoup d’activités para parlementaires. Donc ça peux gêner un peu leur dynamisme.


Il y a beaucoup d’Hommes d’affaires c’est ça ?


- Les gens sont dans les affaires. Il n’y a que les hommes d’affaires à l’Assemblée. Et d’ailleurs le gouvernement actuel a fait du G13 un véritable marché. Quand ils ont besoin d’une majorité, il suffit d’amener quelques millions au parlement et l’Assemblée devient une assemblée à géométrie variable.


Depuis que vous avez viré on n’a pas tenté de vous ramenez au fcbe ?


Si ils ont tenté mais j’ai refusé. Je ne peux pas revenir tant que ce qui m’a poussé à partir ne soit réglé notamment mon problème de dédommagement.


- Et si on réglait ça ?


Jusqu’à présent je peux vous dire que je reçois encore des messages du chef de l’Etat qui veut que je revienne. Mais là où je suis arrivé, me dire de retourner c’est une injure.


- Et si on vous réglait véritablement, retournerez-vous ?


Ce sont mes droits. Ils n’ont qu’à me régler. Après seulement mon intelligence ou ma sagesse me diront la conduite. Personne ne peut me dire ma conduite avant ce règlement.


- Honorable, le G13, est-ce une force d’appoint pour la candidature de Bio Tchané pour 2011 ?


Oui ? Moi je le souhaite vivement. Si j’y suis c’est parce que j’y crois. Il y a beaucoup de sympathie parmi les membres du G13 pour la candidature de Bio Tchané. Ça me passionne beaucoup et je souhaite que le G13 s’engage plus aux côtés de Bio Tchané. C’est ça l’avenir.


- Pensez-vous qu’il y a une unanimité qui puisse permettre cette candidature en 2011 ?


Il n’y a pas d’unanimité mécanique au sein du G13. Je crois qu’il y a des réglages à faire pour qu’il y ait une entente parce que le politique avant de s’engager quelque part, il veut des contreparties qui doivent être réglées. Il s’agit pour lui par exemple de ne pas éjecter un député qui le soutiendra et la question des postes ministériels. Il ne faudrait pas que ça se fasse comme sous Yayi Boni. Le candidat doit s’engager aussi à soutenir le député.


- En dehors du G13, comment travaillez-vous pour cette candidature ?


Il n’y a pas de jour où je ne travaille pas dans ce sens. C’est moi le porte-parole de cette candidature ici aujourd’hui. Si Bio Tchané est en vie jusqu’en 2011, il sera candidat. Si ça gène des gens, tant pis. Avec le Gl Mathieu ? Il a marqué des points car le général souhaite que le pays soit géré par un cadre compétent. Pour ce pays, il faut des gens bien compétents et non des aventuriers comme on l’observe aujourd’hui. Ce régime est un régime de corruption, de mensonge qui ont fait partir le ministre Lawani. Mais je pense qu’il y a pire. Bio Tchané réunit les compétences pour relever ces défis.


Fidèle Nanga et Calixte Adiyéton

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